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Partir sans son animal : quand le lien devient une angoisse de séparation

  • Photo du rédacteur: Olga Alexandrova
    Olga Alexandrova
  • 8 mai
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 mai

Il ne s’agit "que" d’un départ en vacances, d’un week-end, ou même d’une journée de travail… Et pourtant, l’idée de laisser ton animal te retourne l’estomac et te fait culpabiliser. Tu imagines le pire : qu’il se sente abandonné, qu’il soit malheureux, qu’il t’en veuille … ou pire, qu’il lui arrive quelque chose en ton absence.


angoisse se séparation avec son animal de compagnie

Cette détresse silencieuse, beaucoup la vivent, mais peu en parlent. Car dans une société où l’on parle facilement de l’anxiété de séparation chez l’animal, on oublie que les humains aussi peuvent souffrir profondément de se séparer de leur compagnon à quatre pattes.


Pour certains, l’animal est plus qu’un animal : il est confident, repère, soutien émotionnel et présence inconditionnelle. Alors, quand le lien est si fort, comment traverser une séparation sans plonger dans la détresse ou la culpabilité ?


Et surtout, que révèle cette douleur sur notre propre histoire affective et nos manques ?



D’où vient cette angoisse

de séparation avec son animal ?


Quand une personne ressent une grande anxiété à l’idée de laisser son animal, ce n’est pas une réaction "exagérée" ou "irrationnelle", comme on pourrait le croire. C’est souvent la part visible d’un attachement profond, et parfois d’une blessure plus ancienne qui se réactive.


L’animal comme figure d’attachement sécurisante

Pour beaucoup, le lien avec l’animal est plus stable et plus fiable que les liens humains. L’animal ne juge pas et ne déçoit pas. Il aime sans condition, et devient un point d’ancrage émotionnel dans le quotidien.

Se séparer de lui, c’est perdre momentanément la seule source de sécurité affective disponible.

Ce que l’anxiété révèle : un besoin vital de lien

L’anxiété de séparation n’est pas une peur "de surface" : c’est une peur d’être coupé d’un lien vital, une peur de l’effondrement intérieur. Quand le maitre laisse son animal, il peut revivre inconsciemment des séparations mal digérées dans l’enfance (parents absents ou instables) ; il se retrouve face à un vide émotionnel que l’animal comblait au quotidien ; il est parfois confronté à une peur de la mort ou de l’irréparable (et si quelque chose arrivait pendant mon absence ?).


Ce qui se passe dans le corps et le mental

Le système nerveux s’emballe : le cœur s’accélère, le ventre se noue, la respiration devient courte.

Le mental imagine des scénarios catastrophes, et il n’y a plus de clarté, seulement un état d’alerte émotionnelle, comme si la personne allait perdre un être cher. En réalité, elle revit peut-être une ancienne douleur émotionnelle, projetée sur cette séparation présente.



Le vrai problème

derrière l'angoisse de séparation avec son animal


Quand une personne vit une séparation avec son animal, son attention est entièrement tournée vers l’animal : Est-ce qu’il va bien ? Est-ce qu’il va se sentir abandonné ? Est-ce qu’il va m’en vouloir ?

Via le mécanisme psychologique subtil de la projection, l'humain déplace son angoisse sur l'animal : Il va être mal sans moi. Il ne comprendra pas. Il va se sentir abandonné.”


Et bien sûr, cela peut être vrai : il existe des animaux sensibles et anxieux. Mais ce n’est pas tout le temps le cas. 👉 Même si l’animal est réellement anxieux — cela ne suffit pas à expliquer l’intensité de ce que ressent son humain. Ce que vit l’animal vient faire résonner une part blessée chez l’humain : celle qui connaît la peur d’être seule, la détresse, le sentiment d’abandon ou d’insécurité.


angoisse de séparation avec son animal comment la gérer

👉 On ne parle donc pas ici de "fausse alerte" ou de "sensiblerie", mais de la coexistence de deux souffrances vraies : celle de l’animal… et celle, souvent plus ancienne, de l’humain. Et c’est en reconnaissant cette part-là — la mienne — que je peux commencer à soulager le lien, au lieu de le rendre lourd ou fusionnel.


Encore une fois, le lien affectif avec l’animal n’annule pas le fait qu’une projection puisse exister. Ce qu’on redoute que l’autre ressente — la solitude, la détresse, l’incompréhension — ce sont souvent des émotions que l’on porte en soi, que l’on connaît déjà. Elles viennent de loin, d’une enfance où il n’y avait peut-être personne pour rassurer, contenir et expliquer. Et aujourd’hui encore, quand la séparation arrive, cette part blessée en soi se réveille…Mais au lieu d’être reconnue, elle peut être projetée :

"C’est l’autre qui va mal."

Et pendant ce temps, l'humain ne s'occupe pas de ce qui souffre en silence à l’intérieur. .Il ne s’assoit pas un instant pour accueillir cette part vulnérable qui dit :“J’ai peur, je me sens seul(e), je ne sais pas comment traverser cette séparation.”


Au lieu de cela, il peut être tenté de trouver toutes les solutions extérieures possibles pour éviter d’avoir à sentir :


  • Il renonce à partir en vacances, ou les écourte.

  • ll culpabilise, suranticipe et modifie tout son programme.

  • Il rêve de faire venir l’animal avec lui, même quand ce n’est pas adapté.

  • Il investit une énergie énorme à vouloir tout sécuriser autour, mais il n’offre aucune sécurité à l’intérieur — là où ça fait mal.

Car ce qui est évité, ce n’est pas la séparation avec l’animal. Ce qui est évité, c’est le contact avec une peur plus ancienne. Et tant que cette blessure n’est pas vue, tout sera mis en œuvre pour protéger l’animal… mais rien pour consoler l’Enfant Intérieur.

Et cette pensée à l'animal, aussi sincère qu’elle puisse paraître, est souvent une stratégie inconsciente pour détourner l’attention de soi. Et là où c’est délicat, c’est que les animaux sont extrêmement sensibles aux émotions de leurs humains. Ils absorbent, ils ressentent, ils prennent parfois sur eux.


Il n’est pas rare que des animaux développent de l’anxiété, des troubles du comportement, voire des maladies, en résonance avec le stress profond de leur maître. Non pas parce qu’on est "responsable" de leur mal-être, mais parce qu’un lien fusionnel, sans régulation émotionnelle, devient pesant pour les deux.


Le vrai cœur du problème, ce n’est pas de partir. C’est de ne pas savoir comment prendre soin de cette part de soi qui souffre — souvent une part enfantine, fragile, abandonnée. Tant que cette part reste seule, l’angoisse revient à chaque séparation. Mais dès qu’on apprend à l’écouter, la contenir, la consoler, alors le lien avec l’animal devient plus libre, plus juste, plus respectueux.



Comment savoir si mon angoisse de séparation avec mon animal est saine ou révélatrice d’un attachement trop fusionnel ?


Aimer son animal, s’y attacher, ressentir un pincement au cœur à l’idée de le quitter… c’est parfaitement sain et naturel. Mais quand cette séparation devient une source de souffrance intense, de panique ou de paralysie, il peut être utile de se poser certaines questions :


🔹 UNE ANGOISSE SAINE :

  • Tu ressens de la tristesse, du manque, mais tu arrives à vivre tes activités à toi

  • Tu peux penser : “Il est bien pris en charge. Je le retrouve bientôt.”

  • Tu es capable de vivre ta séparation sans t’effondrer émotionnellement.

  • L’absence crée un manque sain (il est important pour toi), mais ne vide pas ton monde intérieur.

👉 Cette préoccupation là est une preuve d’amour et de lien, mais elle ne prend pas toute la place.



🔸 UNE ANGOISSE FUSIONNELLE, ISSUE D'UNE BLESSURE :

  • Tu ressens une détresse disproportionnée, voire des crises d’angoisse rien qu'à l'idée de le laisser

  • Tu vis une culpabilité intense, comme si tu l’abandonnais.

  • Tu ne peux pas profiter du moment présent sans ton animal.

  • Tu ressens une forme de peur panique qu’il lui arrive quelque chose quand tu n'es pas là.

  • Tu as la sensation de perdre une partie de toi, ou de n’avoir plus de repères internes sans lui.

👉 Ici, l’animal porte un rôle affectif qui dépasse sa nature d’animal de compagnie : il devient un refuge, un parent, un repère identitaire.


💬 Des questions puissantes à se poser :

  • Qu’est-ce que je perds vraiment quand je suis séparé de lui ?

  • Qu’est-ce qu’il m’apporte que je n’ai pas (encore) trouvé en moi ?

  • Est-ce que ce lien me nourrit… ou me rend dépendant ?



Et si ce n’était pas de l’amour mal placé…
mais un manque de place pour toi ?

✨💛 Si en lisant ces lignes et que tu t’es senti un peu piqué, c’est normal. Les personnes qui vivent cette forme d’angoisse de séparation ont souvent survolé — ou évité — ce genre d’articles, car ils peuvent donner l’impression d’être jugés, de ne "pas aimer de la bonne manière", ou d’être "trop".


Mais si tu ressens tout ça, c’est parce que tu aimes profondément. Parce que tu ressens intensément. Et parce que tu t’es peut-être souvent occupé des autres bien plus que de toi. Ce texte ne vient pas remettre en cause ton amour pour ton animal. Il vient t’ouvrir une porte :👉 celle d’un lien plus apaisé, plus libre, plus juste — pour ton animal… et pour toi aussi.


Identifier ces dynamiques ne veut pas dire qu’il faut aimer “moins” son animal. Cela veut dire aimer plus librement, avec conscience, avec sécurité intérieure.



🌿 Comment traverser la séparation autrement : des pistes pour prendre soin de soi (et de ton animal)

1. Revenir à soi, avant de se précipiter vers l’autre

Commence par reconnaître ce qui est là en toi : une émotion réelle, légitime, souvent ancienne. Elle ne demande pas à être fuie, ni analysée, juste à être entendue et apaisée. Prends un moment, seul, pour sentir ce qui se passe dans ton corps. Où est-ce que ça serre ? Où est-ce que ça tremble, se vide, résiste ? Ne te précipite pas encore vers les solutions pour ton animal — tu t’en occuperas, bien sûr. Mais avant tout, c’est toi qui as besoin de présence.


Souviens-toi : dans un avion, on nous apprend à mettre le masque à oxygène sur soi d’abord, avant de pouvoir aider les autres. Ici, c’est pareil. Alors, pose-toi cette question simple et puissante :

“De quoi ai-je vraiment besoin, là maintenant, pour me rassurer, moi ?”


2. Créer un rituel de séparation symbolique

Une séparation, même courte, peut devenir un moment d’ancrage et de conscience, plutôt qu’un arrachement silencieux. Avant de partir, prends le temps de parler à ton animal. Oui, vraiment. À voix haute. Dis-lui ce que tu ressens, et ce que tu choisis :

“Tu es en sécurité. Je reviens. Et en attendant, quelqu’un veille sur toi.”

Laisse-lui un objet avec ton odeur, dis lui une phrase familière, un geste de tendresse ritualisé. Pas pour éviter la séparation — mais pour en faire un passage clair, contenu, affectivement stable. Ce rituel, s’il est posé avec calme et cœur, sécurise l’animal…mais il sécurise aussi la part en toi qui a peur, celle qui voudrait s’assurer que tout ira bien. Tu n’as pas besoin d’en faire trop. Tu as juste besoin d’être là pleinement, une dernière fois, avant de partir.



3. Cultiver la sécurité intérieure après ton départ

Une fois séparé de ton animal, l’enjeu devient : comment rester relié à toi-même, au lieu de t’épuiser à surveiller, culpabiliser ou imaginer. Tu peux transformer ce temps en une occasion précieuse de revenir à toi. Pas pour t’oublier dans les distractions, mais pour habiter ta propre présence, doucement.


Fais quelque chose pour toi. Pas pour compenser. Pas pour "penser à autre chose". Mais pour te nourrir, te relier, te rencontrer. Cela peut être simple : une respiration profonde les yeux fermés, une marche attentive, un moment d’écriture, une visualisation où tu réconfortes ton enfant intérieur. Même 5 minutes peuvent suffire à envoyer un message clair à ton système nerveux :

“Je suis avec moi. Je ne m’abandonne pas.”

Car plus tu t’ancreras dans ta propre sécurité, plus tu relâcheras naturellement la charge émotionnelle que tu posais involontairement sur l’animal. Et votre lien deviendra alors ce qu’il a toujours eu vocation à être :💛 un lien libre, aimant, vivant — et non un refuge de survie.



💫 Ce n’est pas de moins aimer ton animal dont il est question. C’est de t’aimer toi aussi, dans cet attachement.


C’est reconnaître que parfois, l’intensité de la séparation parle d’une blessure plus ancienne, qui demande à être écoutée, doucement. Et que tu n’es pas "trop", ni fragile, ni dépendant. Tu es juste quelqu’un qui ressent profondément, et qui peut maintenant apprendre à ressentir pour soi, autant que pour l’autre.


💛 Offrir de la présence à ton animal, c’est beau. Mais te l’offrir à toi aussi, c’est essentiel. C’est là que la relation s’allège, que la culpabilité fond, que l’amour circule librement. Alors peut-être que la prochaine séparation ne sera pas une déchirure, mais une occasion — humble, humaine, précieuse — de te retrouver toi-même…et de renforcer ce lien d’amour, en l’élargissant à toi.



🧭 Je peux t’accompagner

En tant que thérapeute, j’aide les personnes à mettre des mots sur ce qu’elles vivent, à reconnaître leurs blessures affectives, et à retrouver une sécurité intérieure stable, même au cœur des liens les plus forts. Si tu ressens l’élan d’explorer cela en toi, tu peux réserver une séance via le lien ci-dessous.


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